27 février 2020

 

Après avoir résisté pendant plusieurs semaines après la découverte des premiers cas en Chine, les marchés ont fini par craquer avec l’apparition de nouveaux foyers en Italie le week-end dernier.

 

Et comme c’est régulièrement le cas depuis plusieurs années, la correction, quand elle survient, est très forte. La plupart des Bourses affichent ainsi une baisse hebdomadaire de 10 %.

 

Les performances 2020 s’établissent désormais à – 9 % pour le CAC 40, durement éprouvé par ses valeurs exposées à la Chine, notamment dans le secteur du luxe, et – 6 % pour le S&P 500 ; – 3 % pour le Nasdaq qui tire le moins mal son épingle du jeu.

 

Assistons-nous au début de la fin sur les actions ou à l’approche d’une opportunité inespérée ?

D’un point de vue sanitaire, le virus paraît se répandre à une vitesse impressionnante. Cette rapidité est d’autant plus stressante (et apparente) qu’elle est sur-médiatisée et donc sur-dramatisée. En réalité, le nombre déclaré de personnes infectées en un mois et demi ne dépasse pas 100 000, ce qui reste raisonnable rapporté à la totalité de la population concernée.
Par ailleurs, le taux de mortalité est bas et affecte surtout des personnes déjà fragiles.

 

C’est surtout la proximité de l’Italie qui a perturbé les marchés. Quant au ralentissement de la propagation en Chine, il semble oublié par les différents observateurs.

 

La principale différence avec un virus classique est que le coronavirus entraîne quarantaines, confinements et fermetures d’usines… L’économie en Chine s’est donc arrêtée au mois de février. Souvent comparé à la grippe (laquelle compte davantage de morts), l’impact économique du coronavirus est donc plus important.

Une bonne anticipation des marchés ?

D’un point de vue économique, les conséquences sur le premier trimestre seront sévères, même si elles sont difficiles à quantifier.
Les marchés ont clairement commencé à anticiper les avertissements sur les résultats que la plupart des entreprises cotées ne pourront éviter d’annoncer.

 

La question principale à laquelle il est aujourd’hui impossible de répondre, et dont les avenirs économique et boursier dépendent, est celle de la durée de l’épidémie.

 

En Chine, l’activité semble repartir dans la plupart des régions hormis le cœur de l’épidémie à Wuhan. Starbucks, la chaîne de salons de café, a par exemple annoncé jeudi qu’elle rouvrait ses points de vente sur le territoire chinois, dorénavant ouverts à 85 % contre 50 % fin janvier.

 

Tout laisse espérer que les choses rentrent dans l’ordre dans les prochaines semaines.

Des effets limités sanitaires dans les pays occidentaux ?

Concernant le reste du monde, et notamment en Europe et aux États-Unis, où les cas se multiplient, notre perception s’avère pour le moment relativement sereine.

 

De nouveaux foyers pourraient rapidement apparaître, nourrissant le stress et la volatilité actuelle des marchés. Cependant :
• Ils devraient être maintenus sous contrôle. Les pays se sont préparés, organisés, et sont bien médicalisés.
• Les nations occidentales sont surtout des économies de services, donc moins sujettes aux fermetures d’outils de production. Le développement du télétravail dans de nombreuses régions est également un facteur favorable.

 

Ces éléments devaient nettement freiner la propagation du virus, même s’ils n’empêcheront pas un ralentissement de l’activité pour une durée qui devrait rester limitée.

 

Au final, si la Chine confirme avoir réussi à stabiliser l’épidémie en 45 jours, les pays européens et les États-Unis paraissent en capacité de pouvoir faire au moins aussi bien. Dans cette éventualité, les marchés, qui ont déjà bien pris en compte un choc ponctuel d’activité et semblent actuellement atteindre un pic de stress, pourraient remonter dès le 2e trimestre.

 

Consulter le site Meeschaert Gestion Privée.